Filomé Robinson Starck
Filomé Robinson Starck a un nom de poète, et quelque chose de leur liberté, aussi. Iel a deux prénoms, et s’en sert pour questionner ses identités. Grâce au camion qui est sa maison, Filomé est toujours en chemin, paraît sans attaches. Ce n’est pas vrai. Au contraire, Filomé a des envies de partage, parfois peur d’être seulx. Par l’art, Filomé cherche à communiquer, à poser des questions. On ne trouve pas toujours de réponses, alors iel se sert du son et de la danse. Et puis les réponses, ce n’est valable qu’à un moment donné, pas pour toujours. « Il n’y a rien qui est pour toujours », iel dit, et sa voix doucement éraillée fait comme le début d’une chanson dans mes oreilles. Filomé chavire et se déplace souvent. Filomé roule doucement vers l’avant.
Filomé Robinson Starck travaille entre le corps, le son et l’espace. Iel se forme en danse, contrebasse et théorie musicale au Conservatoire du Grand Besançon puis rejoint le Bachelor en Danse Contemporaine de la Manufacture. Après une grande partie de son enfance à voyager sur le voilier de ses parents le long de la côte ouest-africaine et en un minibus à travers l'Europe, le voyage est aussi bien présent dans sa vie que dans sa pratique. Entre 2021 et 2022, en compagnie du collectif La Francomtoise de Rue, iel voyage pendant trois semaines dans la campagne pour recueillir des témoignages, souvenirs ou histoires locales et composer des pièces évoluant en fonction du village où elles sont proposées. Récemment, iel se consacre davantage à la musique, au chant, à l'expérimentation électronique, à la production MAO et au DJiing, mais également à la conception d’installations plastiques dans lesquels iel performe ensuite.