Manon Reith
Le long du sentier, Manon s’essaie à capter les fines transitions de lumières, les ressemblances entre nuages et tricot, les différents goûts du thé vert. Elle poursuit les nuances de septembre sur les canaux du nord, la mer du sud, les lacs d’ici. Elle s’amuse à remonter les sources du langage jusqu’à toucher le chant des baleines. Se prenant pour une pieuvre, elle se demande si elle peut, elle aussi, percevoir les couleurs par sa peau.
A force de chercher ses mots, elle s’est mise à comprendre par sa moëlle. A force d’assouplir sa colonne, elle a trouvé ses ailes de dragonne. Plutôt que de cracher du feu, elle espère danser avec, et vous emmener dans la ronde. Quelles sont les questions, les voix, les gestes qui résonnent et pulsent en vous ? De quelle texture sont nos masques ? Pieds nus dans l’étang, la glaise remonte entre nos orteils. Le vent peut disperser, relier, ou emmêler. L’arbre orange au milieu de la montagne surprend le sang de nos poitrines.
Manon Reith est écrivaine. Elle s’interroge sur la portée thérapeutique de l’écriture et de la fiction. Elle développe ceci à travers sa pratique personnelle, principalement poétique, les ateliers d’écriture qu’elle anime, ainsi que via la recherche sur les effets de la lecture de fiction sur l’empathie et la transformation de soi, dans le cadre d’un Master en Sciences Cognitives. Elle travaille actuellement sur un projet de roman poétique, et fait son entrée dans le milieu du théâtre comme assistante de mise en scène pour Noces Rebelles de la Cie De Facto. Ses poèmes sont publiés à divers endroit, dont le magazine littéraire le Persil, ou dans une anthologie des Éditions Robin. Membre du collectif littéraire AJAR elle écrit aussi à plusieurs, notamment Vivre Près des Tilleuls (Flammarion, 2016) et Amours Collectives (spectacle littéraire créé au 2.21 en 2020). Elle s’intéresse profondément aux danses sociales comme la salsa et le blues.